Le Master Analyse et conception de l'intervention sociale propose cette année une journée d'étude intitulée "L'intervention sociale face aux violences conjugales".
A l’initiative des mouvements féministes des années 1970, les violences conjugales, longuement considérées comme un phénomène privé, ont été construites comme un problème public. Alors que la lutte contre ces violences s’est progressivement institutionnalisée, elle connaît depuis les années 2010, un regain de politisation. En France, comme dans d’autres contextes nationaux, les mouvements de dénonciations des violences contre les femmes se sont intensifiés. Vague MeToo, mouvement Ni Una Menos, affichages, rassemblements et marches contre les féminicides ont contribué à la mise à l'agenda politique de la lutte contre les violences faites aux femmes, en particulier les violences conjugales. Ces mobilisations successives appellent à regarder de plus près comment ces violences sont traitées.
Cette journée d’étude vise à aborder différentes formes du traitement social des violences conjugales, dont les régimes d’action se multiplient : à côté de la protection voire de la réparation des victimes se pose aussi la question de la prise en charge des auteurs. Pour considérer pleinement le problème public des violences conjugales, cette journée s’appuiera sur des recherches portant sur l’expérience des premièr∙es concerné∙es et de celle des acteur∙ices de leur prise en charge. La dimension socio-historique permettra également de replacer le traitement social des violences conjugales dans une histoire longue ayant vu évoluer les formes de prise en charge et la politisation de la lutte contre les violences. Le travail social y sera alors discuté et replacé dans un système d'acteur∙ices plus large (intervention sociale spécialisée et non spécialisée, autres espaces de mise en œuvre des politiques publiques de lutte contre les violences). Nous verrons, grâce aux communications de cette journée, que la reconnaissance des violences implique des manières de faire qui soulèvent des enjeux éthiques et politiques au plus près des pratiques des intervenants et intervenantes sociales.
A la frontière des mondes professionnels et académiques, cette journée d’étude invitera ce faisant à explorer les questionnements et les modes d'observation des violences conjugales tout comme les manières dont ils peuvent générer changements de regards et de pratiques.
- Programme
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9h30 Introduction
Mélanie ATRUX-TALLAU, Mélodie BRETON-GRANGEAT et Marine MAURIN9h45 - 11h
Aurélie, Salariée d'une association qui accompagne des femmes victimes de violences conjugales.
"Entre urgence et prudence : un travail de temporisation". Enquête ethnographique au sein d'un service social d'accompagnement des femmes victimes de violences conjugales.11h - 11h15 Pause
11h15 - 12h30
Clémence HELFTER et Marion MANIER, Chargées de recherche à la Direction des statistiques, des études et de la recherche de la Cnaf.
"Du problème public à l'accompagnement des victimes : enjeux et paradoxes de la lutte contre les violences conjugales".12h30 Pause repas
14h - 15h
Margaux BOUÉ, Doctorante en sociologie à l’Université Lumière Lyon 2 et au Centre Max Weber.
"Comment l’hybridation des savoirs du droit, de la psychologie et du travail social concourt à l’occultation de la violence masculine".15h - 15h15 Pause
15h15 - 16h15
Lauriane RILHAC, Travailleuse sociale, titulaire du Master ANACIS.
"L'agentivité des mères victimes d'un partenaire violent : enquête sociologique sur les stratégies de protection des femmes avec enfant, de la vie commune à la période post-séparation".16h15 - 17h Discussions finales
- Inscriptions
Informations pratiques
Lieu(x)
Campus Porte des Alpes
5 avenue Pierre Mendès France
69676 Bron Cedex