Publié le 26 mars 2024 Mis à jour le 19 juillet 2024

Découvrez les projets menés par la promotion 2023 / 2024 de la 3e année de licence d'anthropologie dans le cadre de leur enquête collective.

L’enquête collective, une formation à (et par) la pratique ethnographique

La formation pratique de la L3 Anthropologie comprend la réalisation d’une enquête collective, tout au long de l’année universitaire, sur des thèmes variés et dans des conditions plurielles : enquête avec des partenaires (institutions, structures, etc.), travail en groupe élargi ou restreint, travaux de terrain, écriture de la recherche, formats participatifs, objectifs de médiation et de valorisation, etc. Autour des thématiques proposées par l’équipe pédagogique, les étudiantes et étudiants apprennent à construire un collectif de travail, à conduire une recherche partenariale, à adapter leurs formats d’enquête et leurs grilles d’analyse au terrain. Ouvertes sur l’apprentissage par le faire, les relations entre science et société ainsi que des modalités innovantes telles que la recherche-création, ces enquêtes collectives se déroulent en plusieurs phases : prise de connaissance d’une « commande », découverte d’un partenaire, réalisation de pré-enquêtes, construction de pistes d’enquête, valorisation et restitution des travaux. Ces projets sont couplés avec des ateliers pratiques  d’écriture numérique et multimédia, et de restitution et médiation. → En savoir plus sur la L3 Anthropologie
 

Projets menés en 2023 / 2024

♦ Les paysages sonores du Musée d’art contemporain de Lyon

Photo : Les étudiant.es en entretien au MAC-Lyon – novembre 2023 © Olivier Givre
Dans le cadre de leur enquête collective (L3), Aya Barada, Dien Vi Lieu, Enzo Mignone, Lise Coutant ont travaillé sur les ambiances sonores du Musée d’art contemporain de Lyon. Réalisée sous la supervision d’Olivier Givre, David Gamet, Marina Chauliac (DRAC AURA) et Sylvianne Lathuilière (MAC-Lyon), cette enquête sensorielle leur a permis d’explorer ce lieu culturel sous un angle original et de réaliser le podcast les paysages sonores du Musée d’Art Contemporain de Lyon. On y découvre que, loin des idées reçues, un musée n’est pas un lieu de silence, mais un territoire sonique négocié entre les œuvres, les publics, les personnes qui y travaillent, les objets, les événements…
Sylvianne Lathuilière, chargée de programmation culturelle au macLYON, fait part de son point de vue sur cette collaboration :
« Le macLYON développe depuis ces dernières années de nouveaux partenariats en direction du monde universitaire et s’ouvre à de nouvelles disciplines.  Aussi, accueillir un petit groupe d’étudiantes et étudiants en anthropologie était tout aussi nouveau pour elles et eux que pour nous ! Voir ces étudiantes et étudiants a priori novices en art contemporain se familiariser avec le musée, le pratiquer régulièrement au fil de leur enquête a été une grande satisfaction pour nous qui souhaitons être un véritable lieu à vivre. Nous avons découvert avec beaucoup d’intérêt leur proposition de restitution sonore qui a permis de récolter des témoignages singuliers, sincères, drôles et d’offrir un nouveau regard sur notre quotidien. Bravo ! »
 
♦ La musique à tous les étages
Deux enquêtes anthropologiques sur les cohabitations musicales à Francheville (Rhône)
Huit étudiantes et étudiants en Anthropologie de l'Université Lumière Lyon 2 qui débarquent dans une commune de l’ouest lyonnais pour enquêter sur les « cohabitations musicales », ça donne quoi ?

Notre histoire commence en partenariat avec le CMTRA (Centre des Musiques Traditionnelles Rhône-Alpes), une association qui travaille sur les thématiques « Musiques, territoires et interculturalités ». On y rencontre Julie, ethnomusicologue, qui coordonne le projet Super Tapages sur les « passions musicales » à Francheville. Notre mission : mener une enquête anthropologique sur les rapports des habitant.es à la musique.

Mais c’est quoi une enquête anthropologique ?  C’est une démarche qui vise à comprendre comment les humains vivent en société, perçoivent et pensent le monde, par l’immersion dans leur quotidien, l’échange et toute une méthodologie de « collecte de données ».
Avec l’aide d’interlocutrices et interlocuteurs locaux, nous commençons à explorer la ville au prisme de la musique, sans nous limiter a priori. Tout est bon à prendre au départ, il suffit d’ouvrir les oreilles. Mais rapidement, cela se complique… Quelles pratiques de la musique ? Les goûts musicaux changent-ils selon les lieux, voire les quartiers ? Francheville étant une commune très contrastée entre le haut, le bas et Bel Air. Ainsi leurs populations qui ne se rencontrent pas toujours.  

Il nous faut surtout trouver un angle : ce sera la place de la musique dans les manières de cohabiter. Et il faut définir un « terrain » : quatre d’entre nous décident rapidement d’enquêter sur les Grandes Voisines, un tiers lieu où se côtoient familles précaires, acteurs culturels, projets économiques et services sociaux. Les quatre autres rencontrent les habitant.es du Moulin du Got, une coopérative d’habitat participatif et un lieu ressource. 

C’est ainsi que débutent deux enquêtes, Les instruments de la cohabitation et Musiques de voisinage 1 et Musiques de voisinage 2, qui vont nous conduire non seulement à comprendre comment on vit ensemble en musique, mais à faire des rencontres et des expériences surprenantes…

Contact

Olivier Givre (UFR ASSP / EVS) :